Hervé COURTOIS | Un acteur clé des JO 2024
Cet été, la Ligue Occitanie de Triathlon a eu la fierté d’être représentée aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 par des acteurs passionnés, dont Hervé Courtois, arbitre international et président de la CRA Occitanie. Arbitre depuis 20 ans et profondément engagé dans le triathlon depuis plus de trois décennies, Hervé a eu l’honneur d’officier sur cette compétition prestigieuse. Il revient aujourd’hui sur cette expérience exceptionnelle, partageant ses impressions et les moments marquants qu’il a vécus.
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Pouvez-vous vous présentez ?
« Je suis donc Hervé COURTOIS, j’ai 62 ans, retraité, marié, 3 enfants, 3 petits-enfants. Je pratique le sport en compétition depuis que je suis Benjamin. J’ai commencé par le basketball, puis le football et parallèlement l’équitation et l’athlétisme avant de prendre ma 1ère licence de triathlon en 1992 au S.U.Agen. Depuis l’an 2000, je suis licencié au Triathlètes Club Narbonnais. En 2005, le Président de la CRA du Languedoc-Roussillon, Daniel GARCES, me propose de devenir arbitre régional de triathlon, j’accèpte ce defi, et pris dans l’engrenage, je gravit les échelons pour devenir Arbitre Principal en 2008, National en 2014 et International en 2018. A ce jour j’ai officié sur 190 épreuves régionales, 50 épreuves nationales, et 15 épreuves internationales dont les Jeux Paralympique Paris 2024. Je suis également le Président de la CRA Occitanie depuis la réunification des régions après avoir été celui du Languedoc-Roussillon à partir de 2010. »
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Pouvez-vous nous raconter comment vous avez été sélectionné en tant qu’arbitre pour les Jeux Olympiques, et ce que cela a représenté pour vous ?
« En 2017, la FFTRI à proposé aux arbitres Nationaux de suivre un cursus International pour prétendre à participer aux JO ou JOP. J’ai donc commencé l’aventure en 2018 comme Level-0 aux Championnats d’Europe LD à Madrid, puis je suis monté Level-1 que j’ai confirmé en formation e-learning en 2020 pendant la COVID-19. En octobre 2022 je suis convoqué par Europe Triathlon pour suivre un séminaire de 3 jours à Belgrade (Serbie) qui débouche dans la foulée sur un examen pour obtenir le Level-2, niveau nécessaire pour participer aux J-O. Cet examen est validé par World-Triathlon en février 2023, et un mois plus tard la FFTRI officialisait ma nomination aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Cette nomination a été une réelle surprise car il y avait dans la listes des candidats, des arbitres avec beaucoup plus ancienneté et d’expérience que moi. »
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Quel poste occupiez vous durant les Jeux Olympiques/ Paralympiques ?
« J’ai été nommé par World Triathlon « Chef véhicular » sur les JOP. C’est un poste qui est occupé uniquement sur les épreuves Internationales. Pour aller à l’essentiel, j’étais le responsable de tous les véhicules qui se trouvaient ou pouvaient entrer sur les parcours vélo ou Cap (motos arbitres, caméra, photographes, world triathlon, médecins, ambulances, mais aussi bus d’athlètes qui doit se rendre sur un lieu d’épreuve en coupant le dispositif, ou comme ça a été le cas, le Président de la République qui veut se rendre sur le site. Personne ne pouvait entrer sur le dispositif sans mon autorisation, et je devais m’assurer que le protocole d’accès était conforme avant de valider l’autorisation. Je devais également gérer les évacuations sanitaires en cas de blessure d’athlète. »
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Comment vous êtes-vous préparé pour arbitrer un événement d’une telle envergure ?
« Depuis mon début International en 2018, j’ai occupé de nombreux postes, et à chaque fois « le Boss » de l’épreuve envoie une évaluation de tous les Officiels à World-Triathlon. En fonction de ces évaluations nous pouvons évoluer à des postes de plus en plus important. En août 2023 tous les acteurs des JO et JOP se sont retrouvés sur le Test Event à PARIS pour une répétition générale. Cela à permis d’avoir un visuel sur les parcours et de rencontrer certains acteurs civils (notament les motards porteurs) avec qui nous allions travailler un an plus tard. »
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Quels sont les plus grands défis auxquels vous avez été confronté en arbitrant aux JOP par rapport à d’autres compétitions ?
« Le plus grand défi auquel j’ai été confronté a été la langue anglaise. En effet, c’est mon plus gros problème, mon anglais est rudimentaire, et malgré beaucoup d’efforts, rien y fait, je parle un peu, mais je ne comprends rien quand on me cause. Malgré tout, j’ai quand même été retenu, l’essentiel est de se faire comprendre. Merci aux nouvelles technologies et à intelligence artificielle !!!! »
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Quel impact cette expérience a-t-elle eu sur votre carrière d’arbitre et votre perspective sur le sport ?
« A ce jour je ne peux rien dire, la saison se termine, je verrai bien en 2025, par contre sur certaines épreuves en Occitanie, il y a des animateurs qui n’hésitent pas à le signaler au micro que sur l’épreuve il y a un ou deux arbitres Internationaux de la Ligue qui ont participés aux Jeux Olympiques. Ça fait effet sur les athlètes de savoir que eux aussi seront arbitrés par « l’élite Mondial ». Merci à ces animateurs de promouvoir l’arbitrage de la sorte. »
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Quelles compétences spécifiques sont nécessaires pour arbitrer à un niveau aussi élevé ?
« Pour les JO le Level-2 international est obligatoire contrairement à un Championnat du Monde ou autres épreuves Internationales où l’on peut arbitrer avec un Level-0. »
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Quels conseils donneriez-vous à des arbitres qui aspirent à officier aux Jeux Olympiques ?
« Faut bosser pour faire partie des meilleurs, car hélas, c’est pas demain que les JO vont revenir en France, et donc les quotas français seront moindre sur les prochaines éditions. »
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Y a-t-il des moments mémorables ou des anecdotes que vous aimeriez partager concernant votre expérience aux JO ?
« J’ai eu la chance pour les JOP d’être hébergé au village Olympique, et donc de rencontrer des athlètes de toutes les nationalités. J’ai également assisté à des épreuves de tir à l’arc, badminton, taekwondo et athlétisme lors de la journée « libre » causé par le report du triathlon ce qui m’a permis d’échanger quelques mots avec Stéphane DIAGANA venu en spectateur. Mais la plus belle rencontre est bien sur celle avec Tony ESTANGUET , Président du Comité d’Organisation Paris 2024, qui malgré un agenda super chargé n’hésite pas à se rendre disponible pour échanger quelques mots ou faire des selfies. »
La Ligue Occitanie tient à remercier chaleureusement Hervé Courtois pour avoir partagé avec nous son expérience exceptionnelle des Jeux Olympiques. Son témoignage reflète son engagement en tant qu’arbitre international et sa passion pour le triathlon lors de cet événement prestigieux.