ArbitrageInterview

Rencontre avec Nicolas Bocq, arbitre en fauteuil roulant

Nicolas Bocq : « J’ai vécu ma première expérience d’arbitre de Triathlon « en fauteuil » lors du Triathlon de Revel – St Férréol (Occitanie) le 19 juin 2021. Je redoutais cette journée à double titre : le stress de mon premier arbitrage et l’intégration d’un handicapé physique en fauteuil. Tout a été balayé en 5 minutes après ma rencontre avec l’arbitre principal sur cette épreuve, Franck DEBREILLY, qui m’a mis à l’aise des la première seconde où nous nous sommes dit « bonjour ».


Durant toute cette journée, j’ai oublié que j’étais en fauteuil et j’ai pu assurer toutes les missions qui m’ont été confiées :
– Vérification et contrôle du matériel à l’entrée des triathlètes dans le parc à vélo,
– Surveillance de la ligne montée/descente,
– Contrôle du parc Aquathlon des épreuves « Jeunes »,
– Relevé des dossards et assistant de Franck sur la ligne d’arrivée,
– Participation active au débriefing avec l’élaboration du compte rendu de la journée.


J’ai beaucoup regardé le déroulement de la course, le comportement des concurrents, de leur proches, et de mes collègues pour engranger le maximum d’expérience. Merci à Hélène, Philippe, Jean, Jean-Marc, Fabrice, Séverine. Je remercie également Franck qui avait envoyé par mail une semaine avant l’épreuve, le planning de la journée sur lequel figuraient les heures et positionnements de chacun. Ce document ma permis de préparer en amont mon arbitrage, notamment en relisant certains points de la Réglementation Sportive de la FFTRI, et en visionnant les vidéos de la formation arbitres sur mes différents postes occupés.

Je voulais aussi souligner l’aide des bénévoles sur la course qui m’ont permis de rejoindre mon poste de ligne montée/descente en me poussant sur un secteur herbeux. Un merci particulier à Christophe Laporte qui a facilité mes déplacements. Durant cette journée, mon fauteuil ne m’a jamais gêné, juste empêché de monter sur une moto… Merci encore à tous, cette expérience a été plus que concluante et a montré à tout le monde que même en fauteuil on pouvait arbitrer et ne pas être un poids pour les collègues arbitres.Je dormirai mieux la veille de mon prochain arbitrage. »


Bonjour Nicolas, peux-tu te présenter ?
Je suis Nicolas BOCQ, j’ai 49 ans, je suis marié et père de 2 enfants, j’exerce la profession de Responsable Qualité dans le domaine de l’automobile.


Quelle est l’origine de ton handicap ?
J’ai une sclérose en plaques depuis 1995, je suis en fauteuil depuis 2007, mais j’arrive à marcher sur un rayon de 100 m à l’aide d’un déambulateur.


Pratiquais-tu du sport avant cet handicap ?
Oui, j’ai pratiqué le Handball et le tennis au niveau régional.


Qu’est ce qui t’as poussé à venir dans un club de triathlon ?
Le triathlon est un sport qui m’a toujours intéressé. En 1990, lorsque je faisais mes études à Montluçon j’ai rencontré 2 triathlètes de Clermont-Ferrand avec qui je me suis entraîné toute une année scolaire en natation et course à pied. Ensuite j’ai beaucoup bougé dans mon parcours universitaire sans vraiment tenter de participer à un triathlon. Plus tard, en 2010, un ami s’est mis au triathlon à l’âge de 40 ans en allant relativement vite sur des distances longues, et depuis 6 saisons, il fait des « Ironman ». Il est licencié au club de La Roche sur Yon en Vendée, et c’est lui qui a donné envie à mon aîné de faire ce sport. Lors de son entrée en 6ème , mon fils a voulu intégrer la section triathlon, mais comme il n’était pas sûr d’être retenu et qu’il voulait absolument pratiquer cette discipline, il a pris directement une licence au club Rodez Triathlon 12.


Et pourquoi Arbitre de Triathlon ?
En septembre 2017, j’ai eu envie de m’investir au sein du Rodez Triathlon 12 afin de vivre l’intensité de ce sport et ses exigences en accompagnant mon fils. Je suis entré au bureau, puis j’ai été nommé « Trésorier » lors la saison 2018-2019 ainsi que bénévole à l’organisation de notre événement : le Triathlon du Lévézou qui aura lieu cette année sur une journée le 28 Août 2021. Avec ce poste de « Trésorier », j’ai pu voir que chaque année le club versait à la Ligue des pénalités financières pour « Non participation à des journées d’arbitrage ». J’ai donc appris que c’est du fait que le club ne présentait pas d’arbitre sur des épreuves, ou pas suffisamment par rapport au nombre de licenciés, qu’il fallait payer ces pénalités. J’avoue que ce n’est pas la somme que le club économisera qui m’a fait franchir le pas de devenir arbitre, mais plus le fait, qu’un club a le devoir de fournir des arbitres à la Ligue.


Comment devient-on donc Arbitre de Triathlon ?
J’ai fait une demande de candidature auprès de la Commission Régionale d’Arbitrage (C.R.A.) de la Ligue Occitanie de Triathlon fin d’année 2019 pour suivre la journée de formation au siège Régional à Balma (31) début janvier 2020. Ça m’a permis de mieux comprendre le rôle des arbitres et les attentes qu’ils suscitent auprès des organisateurs et des triathlètes. Hélas, la COVID 19 s’est invitée sur le territoire, et la plupart des épreuves ont été annulées. Le fait d’avoir fait une nouvelle formation en 2020 en e-learning m’a permis de me replonger dans les règles. Cette cession a susciter aussi un échange beaucoup plus important de questions/réponses même si pour ma part j’avais préféré la session en présentielle.


As-tu d’autres hobbys ?
J’adore regarder le sport en général à la télévision et la littérature.


Va-t-on te voir arbitrer d’autres épreuves cette année ?
Oui certainement, mais tout va dépendre de l’évolution du calendrier et de mes disponibilités. En tous les cas j’ai hâte de revivre une telle expérience.

Bonne saison d’arbitrage et merci à toi Nicolas d’avoir répondu à nos questions.