InterviewLigue OccitanieTriathlon

Famille Py : Une famille de Triathlètes au coeur des JO 2024

Cet été, la Ligue Occitanie de Triathlon a eu la fierté d’être représentée aux Jeux Olympiques de Paris 2024 par des acteurs passionnés, dont la famille Py, une famille 100% triathlètes venue en spectateur. Cette famille, profondément attachée à la culture du triathlon, a eu l’opportunité  d’assister à la compétition en direct pendant 15 jours. Ils reviennent aujourd’hui sur cette expérience marquante, évoquant leurs impressions, les moments forts qu’ils ont vécus et l’inspiration qu’ils ont tirée des performances exceptionnelles des athlètes.

C’est Delphine, la maman qui répond a nos questions : 

  • Pouvez vous vous présentez ?

« Bonjour, je m’appelle Delphine, j’ai 45 ans, je suis mariée à Wilfrid et nous avons ensemble 3 enfants, Adèle 16 ans, Audran 12 ans et Paulin 8 ans. Je suis tombée dans la marmite du triathlon à 10 ans, mon père faisant partie des pionniers du triathlon français (il a participé au premier triathlon de La Grande Motte en 1983), j’ai tout naturellement suivi ! Et nos enfants font de même, les 3 sont licenciés au Montpellier Triathlon depuis leur plus jeune âge »

  • Quelles sont vos impressions sur l’organisation et l’atmosphère générale de l’événement ?

« C’était tout simplement grandiose ! Nous avons tout adoré… J’étais assez inquiète avant, tellement désireuse que l’on arrive à montrer une belle image de notre pays au monde entier… Et on peut dire que ça a été réussi ! Nous avons suivi la cérémonie d’ouverture à la télévision, et moi qui ne pensais la regarder que d’un oeil, je suis restée scotchée sur mon canapé jusqu’à la dernière minute !! 

Nous avons ensuite eu la chance d’avoir des amis qui nous hébergeaient sur Paris et nous avons pu vivre les jeux de l’intérieur pendant la quasi-totalité des 15 jours. L’ambiance dans Paris était tellement agréable, tout le monde était souriant, sympathique et de bonne humeur, les gens parlaient beaucoup entre eux, échangeaient leurs impressions, suivaient ensemble les derniers résultats… Nous avons vraiment eu l’impression de vivre une parenthèse enchantée pendant ces 15 jours. »

  • Quelles ont été les performances qui vous ont le plus impressionné parmi les participants ?

« Léon Marchand a été exceptionnel, on a vécu son retour incroyable sur le 200 m pap au club France à La Villette, toute la foule s’époumonait, c’était dingue ! Ce qui était bien c’est que, même si on n’avait des billets que pour 2 épreuves (une soirée d’athlétisme et une de water polo), on a pu vraiment vivre de nombreuses épreuves avec toute la foule au club France ou au Trocadéro sur les écrans géants, et on sentait tous les français présents en communion dans ces moments là ! »

  • Quel a été votre moment préféré de la compétition, et pourquoi ?

« Le 31 juillet avec le triathlon évidemment !! Quelle émotion ! La journée a été très longue ! Déjà la veille avec un lever à 3h30, mais recouchée quasi aussitôt car heureusement, j’avais mes indics bien placés pour nous tenir au courant des décisions quant à la qualité de l’eau 😉 J’ai épargné ce petit réveil nocturne aux enfants, et il valait mieux car la journée du lendemain a été intense…

Donc re-réveil à 3h30, cette fois ci c’est la bonne ! Branle-bas de combat car, avec le changement de date, nos plans sont modifiés et on doit changer d’appartement ce même jour avant 12h… Donc nous voilà à 4h du matin à vider l’appartement et à charger la voiture sous la pluie, des affaires pour 5 pour 15 jours, autant dire que ça ne se fait pas en cinq minutes ! On réveille la smala et à 5h, on monte dans la voiture, on avait calculé qu’il fallait arriver avant les premiers métros pour avoir plus de chance de choisir le meilleur emplacement… 5h20, Wil nous dépose derrière les Invalides et part se garer plus loin. Sur le site, on retrouve la fan-zone de Pierre Le Corre, en grande forme malgré la pluie, on se place à une trentaine de mètres après eux, dans un petit renfoncement, idéalement placés pour voir aussi bien le vélo que la course à pied, et à environ 500m de l’arrivée. A part ce groupe, il n’y a quasiment que nous pour l’instant ! On sort la chaise de camping et Paulin en profite pour faire un petit somme bien abrité sous le parapluie. Petit à petit ça commence à se remplir autour de nous, l’ambiance commence à monter, on sympathise avec pas mal de monde, mon frère nous rejoint avec sa famille, on croise plein de triathlètes que l’on connait et le temps passe très vite.

Une équipe de France 2 s’approche de nous pour nous interviewer, elle restera avec nous pendant toute la course, on a eu droit à un très bref passage dans le journal de 13h 😉

C’est enfin 8h30. On a tous les yeux rivés sur nos téléphones pour suivre la partie natation. On aperçoit les filles qui sortent de l’eau à une centaine de mètres de nous, puis c’est le début du vélo. Quand le premier groupe avec Cassandre et Emma passe devant nous, c’est du délire ! Les tours s’enchaînent, on commence à y croire, mais je garde toujours ce stress car personne n’est à l’abri d’une chute… Elles posent le vélo et c’est déjà un premier soulagement ! Le moment où l’on voit Cassandre surgir en tête dans le dernier tour, et qu’on la revoit passer après le demi-tour pour filer vers l’arrivée est très émouvant. 24 ans que l’on attendait cela ! Quelle vitrine pour le triathlon !

L’enchaînement avec la course des hommes est assez rapide : la foule est survoltée, galvanisée par cette première médaille. Et on n’est pas déçu ! Quel suspens jusqu’au bout, aussi bien pour la victoire de Yee que pour les 3ème et 4ème places de Léo et Pierre. Bon on ne va pas cacher qu’on aurait préféré que ce soit dans l’autre sens, mais le spectacle fut vraiment magnifique ! »

  • Comment évaluez-vous l’organisation des épreuves de triathlon ? 

« D’un point de vue technique, il me semble que tout a été très bien géré pour les athlètes et leur sécurité. Du côté des spectateurs, une amélioration possible aurait été d’avoir un ou deux écrans géants et de pouvoir profiter des commentaires des speakers, mais la sono n’était audible que pour les spectateurs qui étaient sur le pont et sur les quais (places payantes). Mais cela ne nous a pas empêché de profiter à fond du spectacle ! »

  •   Quel impact pensez-vous que les encouragements des spectateurs ont eu sur les performances des athlètes ?

« Je pense que, pour ceux qui étaient préparés à cette ambiance, c’est vraiment un boost extraordinaire. Mais c’était un paramètre à prendre en compte dans la préparation, les triathlètes ont pu s’en rendre compte lors du test event l’an dernier où l’ambiance était déjà géniale et ont appris à gérer cela en restant dans leur bulle tout en profitant de l’impact positif . A contrario on a vu que de nombreux athlètes de l’équipe de France d’athlétisme ont été totalement déstabilisés par l’ambiance euphorique du stade de France et ont perdu tous leurs moyens… Personnellement, j’ai pu expérimenter ces encouragements lors du marathon pour Tous où j’ai eu la chance d’être meneuse d’allure. Des encouragements de fou quasiment tout le long du parcours, franchement on se sent pousser des ailes et on peut très facilement partir sur un rythme beaucoup trop rapide si on n’est pas vigilant ! »

  • Pouvez vous nous partager un moment marquant de ces JO ?

« Il y a eu énormément de moments marquants sportivement parlant, mais j’aime bien cette petite anecdote qui montre à quel point tout le pays était en symbiose  : lors d’une n-ième course de Léon Marchand, nous étions dans le métro et on commence à regarder la course sur le téléphone, mais on arrive à notre station… On descend rapidement sur le quai tout en regardant le téléphone, et là on se rend compte que le métro ne redémarre pas…. En fait le conducteur a attendu la victoire de Léon pour repartir, c’était assez drôle !!

Plus personnellement, j’ai eu la chance de pouvoir vivre le marathon pour tous et d’être avec Wil dans le carré « VIP » avant la course, très sympa de remercier chaleureusement Tony Estanguet, de croiser Martin Fourcade, Alistair Brownlee, Camille Lacourt etc… »

  • Avez-vous eu l’occasion de rencontrer des athlètes ou de discuter avec d’autres spectateurs ?

« On n’a pas croisé les triathlètes pendant notre séjour parisien,  mais on a la chance de vivre à Montferrier, juste à côté de Montpellier,  à une centaine de mètres d’un des spots préférés de course à pied des triathlètes, donc les enfants sont habitués à croiser Pierre Le Corre très régulièrement, ainsi que Cassandre et Léonie quand elles s’entraînaient sur Montpellier. Ce n’était donc pas une frustration de ne pas les voir. On a par contre eu l’occasion d’échanger avec énormément de monde venant de toute la France, l’ambiance était tellement bon enfant, tout le monde se parlait, faisait ses pronostics, se montrait ses plus belles photos, etc… C’était vraiment très agréable ! »

  • Avez vous quelque chose à ajouter?

« Je suis très heureuse d’avoir pu vivre ces moments-là et surtout de les avoir partagés en famille : c’est une expérience inoubliable pour les enfants et je pense qu’ils s’en souviendront toute leur vie ! »

 

La Ligue Occitanie tient à remercier chaleureusement la famille Py, pour avoir partagé avec nous leur expérience exceptionnelle des Jeux Olympiques. Leurs témoignages très détaillés, nous offrent une perspective inspirante sur leur passion pour le triathlon et l’enthousiasme qu’ils ont manifesté en tant que spectateurs engagés de cet événement.