Interview | Manon Genêt (Lureau Sport Training)

Spécialiste du Triathlon Longue Distance et inscrite sur liste ministérielle Haut Niveau depuis plusieurs années, on retrouve cette semaine, Manon GENÊT du Lureau Sport Training pour une interview sur son quotidien de sportive de Haut Niveau. Manon est la valeur sure du Triathlon Longue Distance en France de ces dernières années. On la retrouvera le 8 Octobre sur le Championnat du Monde d’Ironman à Kona ainsi que le 29 Octobre à St George dans l’Utah pour le Championnat du Monde Ironman 70.3.

Depuis la pandémie, le calendrier de courses s’est étoffé pour les athlètes et la saison est plus longue. Comment as-tu adapté ce changement à ton entraînement ?

Il y a plus de courses c’est vrai mais nous sommes surtout en pleine restructuration du triathlon professionnel. On a vu la construction d’un nouvel organisme américain – la Professionnal Triathlon Organisation – dont la vocation est d’apporter du soutien et de la visibilité aux athlètes professionnels. : ranking mondial, primes aux résultats, nouveau circuit de courses.. tout ne se joue plus sur le circuit Ironman et c’est surtout cela qu’il faut repenser. De mon point de vue je pense qu’il faut surtout élever son niveau moyen afin de rester pertinent.e sur les courses une grande partie de l’année sans être en pic de forme. On le sait, un vrai pic de forme s’atteint 1 à 2 fois dans l’année maximum. Pour la durée de la saison, cela reste inchangé, on a toujours pu courir toute l’année sur différents continents. Ce qui est plus difficile c’est que beaucoup de courses intéressantes sont à l’étranger et la multiplication des voyages est difficile à gérer pour la forme et pour les finances.

Tu t’entraînes régulièrement dans l’ouest toulousain et plus largement en Occitanie, d’après toi de quels atouts dispose ce secteur d’entraînement au quotidien dans ta préparation ?

Je m’entraîne dans le Gers principalement car j’y habite, et je vais régulièrement dans les Pyrénées pour chercher des cols. Les routes d’entraînement sont magnifiques. Le Gers est une région peu peuplée donc les routes sont relativement calmes et peut-être un peu plus sécurisantes pour les cyclistes. Il n’y a pas un mètre de plat, et des vues imprenables sur les champs et les montagnes. Pour le reste c’est plus compliqué, Toulouse et sa région sont pauvres en piscines, les accès aux infrastructures sportives ne sont pas simples, même pour les SHN, et le soutien timide.

Après ta superbe 3è place à l’Ironman d’Hambourg, tu as maintenu ta présence 3 semaines plus tard à l’Ironman de Nice. Dans quel état d’esprit as-tu abordé l’épreuve ?

J’avais envie de tenter mais sans aucune pression. Si ça passait tant mieux, sinon je ne perdais rien.

Peux-tu nous donner le détail de ta dernière séance d’entraînement ?

Une séance sur tapis de course avec 15 répétitions de 45s à bloc + 1’15 récup soutenue puis 15’ allure half.

Tu indiquais un jour sur tes réseaux sociaux, vouloir t’impliquer dans le développement de la pratique féminine, de quelle manière mets-tu en avant cet engagement ?

Pour le moment j’ai du mal à trouver le temps de m’engager dans d’autres projets à grande échelle. Mon activité me prend beaucoup de temps, il ne s’agit pas « que » de s’entraîner mais véritablement de gérer sa petite entreprise. Il y a beaucoup d’aspects que l’on n’imagine pas de l’extérieur. Toutefois quand je serai arrivée à une autre étape de ma carrière, j’ai pas mal de projets en tête pour développer la pratique féminine mais aussi aider à la professionnalisation du sport. C’est un métier à part entière qui requiert beaucoup d’aptitudes. Je suis persuadée que des vocations se perdent par manque de structure et d’informations.

Quelle est la question à laquelle tu voudrais répondre et que personne ne t’a jamais posée ?

Quelle est ta définition d’un.e triathlète professionnel.le ? 

 

Merci Manon pour ce temps que tu nous a accordé, la Ligue Occitanie de Triathlon te souhaite une bonne fin de saison. 

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