Interview

Interview : Cahors Triathlon

Nous avons eu la chance de rencontrer Thibault Lallemand, Président du Cahors Triathlon.

Peux-tu te présenter toi et ton club ?

Le club compte aujourd’hui plus de 80 licenciés avec 40% de Féminines et 40% de jeunes – la moyenne d’âge chez les Seniors a baissé de 10 ans, nos meilleurs jeunes participent aux championnats de France (Tri, Du et Aqua), 2 équipes (H+F) sont engagées en D3. 3 BF5 encadrent les différentes activités et une convention avec le Club de Natation est signée pour l’encadrement des Jeunes et Seniors.

J’ai complété ma formation par le BF4 cette année, c’est une suite logique pour la structuration du Club et nous envisageons le recrutement d’un entraîneur/encadrant salarié prochainement.

Cahors Triathlon est né en juin 1990, 30 ans cette année. Nous devions fêter ça au mois de mai…

Pourquoi as-tu pris les rênes de ce club ?

 J’étais impliqué dans le Club au Comité Directeur, je supervisais déjà l’activité de l’école de Triathlon. L’équipe dirigeante était en place depuis des années et souhaitait passer la main, de nouvelles personnes se présentaient et donc le CoDir a été renouvelé en toute sérénité. Avec la présence croissante de l’école, une nouvelle dynamique se mettait en place avec de nouvelles ambitions, j’ai souhaité porter ce projet.

Quel est le rôle d’un Président de club en général et dans ces moments délicats liés à la crise sanitaire ?

Le Président est un personnage pivot dans le club, un moteur autant qu’un catalyseur. Il faut en même temps être très ancré dans le présent et toujours se projeter et anticiper. C’est l’interlocuteur des licenciés, des partenaires, des mécènes, des politiques… c’est un rôle de représentation autant qu’un acteur du quotidien. Je pense qu’il y a quelque chose d’honorifique dans son rôle car les athlètes, les membres du club en général se « reconnaissent » en lui, il est élu, il les représentent.

En cette période de crise et de confusion, les gens sont informés, sur-informés, re-informés… gavés d’informations souvent contradictoires. Je pars du principe que nous sommes tous des gens donc « informés » et responsables et que chacun prend les mesures de précaution qu’il pense être bonnes pour lui et son entourage. Les protocoles sont bien souvent incohérents, absurdes, parfois risibles… c’est Kafka qui rencontre Ubu. En tant que Responsable de Club, nous devons simplement veiller à n’exposer personne inutilement et à donner les moyens à chacun de se préserver comme il l’entend… les règles fondamentales du respect en fait, ce qu’on apprend aussi et déjà dans notre école de Triathlon.

Selon toi, que va devenir cette expérience sociale qu’est le sport dans le monde post-Covid ? Quels changements doit-on opérer ?

La gestion de la politique sportive de cet épisode a été d’après moi assez catastrophique. Les restrictions drastiques de la pratique sportive ont été stupéfiantes et disproportionnées. Lorsqu’on sait que l’obésité morbide sera une des premières causes de mortalité dans la prochaine décennie, on peut se dire qu’avec l’enthousiasme des gens à reprendre une activité physique pendant le confinement, nous avons loupé le coche. Il y a avait une quantité de choses à mettre en place tout en préservant la santé de chacun. Je regrette que les Fédérations et surtout le CNOSF n’aient pas pris position dans ce sens. Surtout qu’à peine sortis du confinement nous, les clubs et acteurs de la vie sociale et sportive, avons été sollicité pour faire ce travail dans le cadre du dispositif 2S2C.

Toutes ces mesures de précautions me paraissent excessives, nous sommes dans une espèce de surenchère en perdant de vue l’echelle de probabilité de contamination et l’échelle des conséquences. Ma vision est probablement biaisée parce que je vis dans le Lot et que nous avons été particulièrement épargné. Néanmoins on se focalise avec frénésie sur la Covid-19 alors que la récession économique et la vague de la dégradation environnementale et climatique est déjà en train de s’abbattre sur nous ; et il nous faudra plus que des petits masques chirurgicaux pour s’en protéger… 

En effet, je suis très inquiet pour nos jeunes ; l’état de la planète qu’on leur laisse et maintenant la destruction du contexte socio-économique qui aurait pu les aider à s’en sortir. Ce qui doit être changé, c’est surtout la posture, l’état d’esprit. Il faut concentrer nos réflexions, notre énergie et nos actions pour faire, vivre et exister plutôt que se concentrer sur les modalités de privations. La préoccupation aujourd’hui n’est pas comment je vais m’organiser pour « faire » mais comment je vais m’organiser pour qu’on ne m’interdise pas de « faire ».

Si tu devais donner envie à une personne non licencié de rejoindre ton club, quels seraient tes mots ?

Rejoindre Cahors Triathlon, c’est rejoindre un club à échelle humaine, de proximité avec une pratique sportive variée qui accueille tous les athlètes dès l’âge de 6 ans quel que soit l’objectif et le projet sportif. Nous avons les éducateurs et encadrants pour accompagner les pratiquants dans leur démarche, pour entretenir ou retrouver la forme, pour relever un premier défi ou se mesurer aux meilleurs sur des compétitions courtes ou longues distances.